RDC: Le Sénat congolais lance une opération de contrôle pour assainir la masse salariale

Le Sénat de la République démocratique du Congo a récemment lancé une série d’initiatives visant à assainir la masse salariale et à renforcer la transparence dans la gestion des finances publiques. Cette démarche intervient dans un contexte marqué par des préoccupations croissantes concernant les effectifs pléthoriques et les irrégularités salariales au sein des institutions parlementaires. LA PREMIERE TV.CD

Mise en place d’une commission ad hoc

Le 9 juillet 2024, le président du bureau provisoire du Sénat, Pascal Kinduelo Lumbu, a annoncé la création d’une commission spéciale chargée de vérifier la gestion de la dotation budgétaire mensuelle de mai 2024. Cette décision fait suite à des préoccupations concernant la gestion financière du Sénat, notamment des allégations de détournement de fonds. La commission, composée de 11 membres représentant les anciennes provinces de la RDC, a pour mission d’examiner les dépenses engagées depuis le 24 mai 2024, date de l’ouverture de la session inaugurale de la quatrième législature.

Réformes budgétaires et gestion rigoureuse

Par ailleurs, le président du Sénat, Pierre Ngolo, a souligné la nécessité d’une gestion rigoureuse des finances publiques face à la crise économique actuelle. Il a mis en avant le basculement vers un budget-programme, une réforme destinée à renforcer la transparence et l’optimisation des ressources. Cette réforme implique l’adoption de nouveaux outils de gestion tels que la charte de gestion, le contrôle de gestion et le dialogue de gestion. LA PREMIERE TV.CD

Problèmes d’effectifs et de rémunération

Un rapport du Centre de Recherches en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) a révélé que les cabinets politiques de l’Assemblée nationale et du Sénat ont recruté un nombre excessif de personnel, en violation des règlements intérieurs. Au Sénat, les effectifs sont de 881 personnes pour les cabinets politiques contre 259 pour le secrétariat général. Cette situation a entraîné des dépenses supplémentaires pour l’État, notamment à travers une ligne de crédit intitulée « autre personnel », coûtant plus de 2 millions de dollars par an. LA PREMIERE TV.CD

Réclamations des assistants parlementaires

Le collectif des assistants parlementaires de la troisième législature a adressé un mémorandum au président du bureau d’âge du Sénat pour réclamer le paiement de leurs indemnités de sortie pour la période 2019-2023. Ils ont également saisi l’Inspection Générale des Finances (IGF) pour solliciter une enquête sur des tentatives présumées de détournement de leurs indemnités. Selon eux, il existe un écart significatif entre le montant inscrit dans la fiche de paie officielle et celui réellement perçu.

Perspectives

Ces initiatives du Sénat s’inscrivent dans une volonté plus large de renforcer la transparence et la bonne gouvernance au sein des institutions publiques de la RDC. La mise en place de commissions d’audit et l’adoption de réformes budgétaires sont des étapes importantes vers une gestion plus efficace des ressources publiques. LA PREMIERE TV.CD

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